Obligation d’installer des bornes de recharge électrique : quelles solutions ?

Depuis le 1^er janvier 2025, les entreprises de plus de 250 salariés ont l’obligation (loi d’orientation des mobilités) d’équiper une partie de leurs parkings en bornes de recharge électrique. Concrètement, les parkings de plus de 20 places doivent être munis d’au moins un point de recharge pour chaque tranche de 20 emplacements. Cela équivaut à une couverture de 5 % du parc.

« En pratique, on constate, sans avoir encore de chiffres précis, que le mouvement est en train de se mettre doucement en place, même si la loi n’implique pas de sanction en cas de non-équipement, donc certaines entreprises attendent. Ce que l’on voit aussi encore malheureusement, ce sont des structures qui s’équipent en voitures électriques sans penser aux bornes… », indique Giulio di Gennaro, membre de l’Avere (l’association nationale pour le développement de la mobilité électrique) et dirigeant de Swish, opérateur de bornes de recharge.

Les modèles d’investissement

L’Avere constate le déploiement aujourd’hui de plusieurs modèles d’investissement : les fonds propres de l’entreprise pour acheter les bornes de recharge, l’emprunt bancaire (mais assez difficile à obtenir) et le recours à un tiers investisseur*. « C’est ce que Swish propose. Nous finançons toute l’installation et la construisons, en fournissant aussi la maintenance et l’intervention 24/24 en cas de problèmes. L’entreprise, elle, va nous payer un loyer, sur le modèle du leasing », poursuit Giulio di Gennaro.

Combien cette solution coûte-t-elle ? « Difficile de donner une réponse toute faite. Une borne de recharge simple, proche d’un tableau électrique et donc pour laquelle il y aura peu de câbles à tirer, peut coûter 2 500 €. Ensuite, selon la difficulté de l’installation, cela peut aller jusqu’à 5 000-10 000 €, et davantage, entre 35 000 et 50 000 €, pour une borne de recharge rapide. »

Facturer la recharge ?

Ensuite, l’entreprise choisit ou non de facturer la recharge à ses employés. « Ceux qui ont une voiture de fonction ne payent pas la recharge (avantage en nature soumis à cotisations). Pour les autres, on voit différentes options. Certaines sociétés offrent la recharge, d’autres mettent en place un plafond équivalent, par exemple, aux trajets domicile-travail, d’autres encore font payer mais avec un prix bas. Rappelons qu’en général, les entreprises ont des contrats d’électricité avantageux », indique Giulio di Gennaro. L’Avere a remarqué un glissement : s’il y a trois ans, les entreprises faisaient la plupart du temps payer la recharge, elles sont aujourd’hui moins nombreuses à le faire, et davantage semblent l’offrir. Autre solution constatée : des tarifs différenciés entre clients, fournisseurs, salariés cadres, salariés non cadres.

La puissance de recharge de la borne doit quant à elle être adaptée aux usages. « Il y a quelques années, on voyait nombre d’entreprises vouloir des bornes rapides, mais ce n’est pas nécessaire partout, loin de là. Dans le secteur tertiaire ou l’industrie, les bornes lentes conviennent, car les salariés ne bougent pas dans la journée. Les commerciaux, eux, chargent sur la route. Dans le secteur de la logistique, en revanche, là, il faut une petite part du parc en recharge rapide. »

* Voir ici quelques acteurs tiers investisseurs, membres de l’Avere.