Circuler plus vert
Optimiser la transition des flottes automobiles
Les PME peuvent verdir leurs flottes automobiles tout en réduisant leurs coûts de fonctionnement. Elles doivent pour cela choisir une motorisation et un modèle économique adaptés à leurs usages. Explications avec Clément Molizon, délégué général de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere).
Désormais, le marché des véhicules à très faibles émissions (100 % électriques ou hybrides rechargeables) est relativement fourni, avec des modèles plus accessibles et des offres attractives. En outre, des travaux menés par des structures telles que l’UFC-Que choisir et l’observatoire d’Arval ont montré l’intérêt économique que peuvent représenter ces motorisations par rapport aux moteurs thermiques. Celles-ci permettent en effet de diminuer sensiblement les frais de fonctionnement, l’électricité étant moins chère que l’essence ou le diesel et les coûts d’entretien bien moins élevés. Par ailleurs, ces motorisations bénéficient d’un certain nombre d’avantages fiscaux et d’aides financières. « Durant les deux dernières années, la fiscalité des moteurs thermiques a évolué de manière assez significative. Dès janvier 2022, une nouvelle taxe sur la masse en ordre de marche des véhicules de tourisme entrera également en vigueur afin de compléter le malus sur le CO2. Les véhicules électriques et hybrides rechargeables ne seront pas concernés. En outre, il existe parfois une exonération de la taxe régionale sur la délivrance du certificat d’immatriculation, mais uniquement pour les véhicules électriques. En termes de financement, les véhicules à très faibles émissions bénéficient d’aides, notamment le bonus écologique dont le montant pour les véhicules électriques, actuellement de 4 000 €, baissera à 3 000 € dès janvier 2022 (pour les véhicules hybrides, le bonus actuel de 1 000 € disparaitra) et la prime à la conversion. Peu utilisée par les entreprises, cette dernière est néanmoins intéressante pour les TPE puisqu’elle ne concerne le remplacement que d’un véhicule », explique Clément Molizon.
Choisir une motorisation et un modèle économique
Concernant les véhicules (100 % électriques ou hybrides rechargeables), le choix ne doit cependant pas se faire uniquement sur des critères financiers, il doit également prendre en compte les usages. « Si une PME a la possibilité de gérer sa flotte sur une journée en rechargeant le soir, ou sur une semaine, avec une ou deux recharges hebdomadaires, une motorisation électrique est préférable. En revanche, dans le cas de besoins spécifiques, notamment des trajets réguliers de longue distance, une motorisation hybride rechargeable sera plus adaptée, à condition d’utiliser au maximum la batterie », précise Clément Molizon. Idem à propos du modèle économique. Location longue durée ou achat, le choix doit se faire en fonction des besoins à date et des besoins que l’entreprise prévoit dans les années à venir. « Les deux modèles peuvent coexister. L’avantage de la location longue durée, c’est la possibilité de tester les modèles et d’effectuer une transition pas à pas. L’achat, lui, est plus engageant, mais la durée du retour sur investissement est assez rapide, environ 3 ou 4 ans. Ensuite, il est important de s’équiper en bornes de recharge. Pour cela, les PME doivent déterminer une puissance, de 3,7 à 50 kW, un type de recharge (rapide en cas d’usage intensif ou lent, par exemple la nuit comme un particulier pourrait le faire) et un nombre de points de recharge », explique Clément Molizon. À ce titre, l’Avere a lancé le programme Advenir en 2016. Celui-ci offre une prise en charge partielle des coûts (bornes et installation), notamment pour les entreprises souhaitant verdir leur flotte.
Se renseigner en ligne
Pour obtenir des informations sur les dispositifs et les aides disponibles, les PME ont la possibilité de consulter les sites https://jechangemavoiture.gouv.fr et http://www.primealaconversion.gouv.fr. Par ailleurs, elles peuvent se rendre sur le site pédagogique www.je-roule-en-electrique.fr. Porté par l’Avere et soutenu par le gouvernement, celui-ci permet notamment d’évaluer l’impact environnemental des déplacements, de simuler le montant des aides et des économies potentielles, mais aussi les temps de recharge.