Payer l’usage de la lumière, pas les ampoules

C’est un nouveau concept pour les entreprises, jusqu’à présent habituées à investir dans les luminaires et à changer les ampoules si nécessaire. L’idée est de payer l’usage de la lumière, un peu comme on paie l’utilisation d’un photocopieur. Un nouveau créneau sur lequel s’est lancé Signify, ex-filiale du groupe Philips. Mais la comparaison avec un photocopieur en location s’arrête là. « Nous ne parlons pas de location, nous parlons de “light as a service” [la lumière comme un service, ndlr] avec un engagement de performance dans le temps », explique Christophe Bresson, directeur de la communication chez Signify.

Quels sont les avantages pour l’entreprise cliente ? Premier point, elle profite souvent de ce changement de paradigme pour renouveler tout son éclairage. Mais ce n’est plus elle qui s’en occupe. Le fournisseur, ici Signify, va prendre en charge le choix des luminaires et leur pose. La propriété de l’installation lui est transférée. Et l’entreprise bénéficie d’un éclairage entièrement neuf. Second avantage pour elle, la maintenance incombe désormais au prestataire. C’est à lui de venir réparer ou remplacer les spots défectueux. Troisième intérêt, elle devrait voir sa consommation d’électricité baisser. Et ce pour plusieurs raisons. D’une part, les produits neufs sont censés être de meilleure qualité, sans compter que c’est souvent l’occasion de poser des LED à la place des ampoules traditionnelles. « C’est à nous de mettre en place l’installation la plus performante, celle qui va consommer le moins possible par rapport à la qualité recherchée », expose Christophe Bresson. D’autre part, Signify propose des conseils visant à diminuer l’utilisation de la lumière.

Éclairage connecté

Le prestataire commence par un audit technique de l’installation et de son usage, tout en tenant compte des besoins d’éclairement nécessaires aux différentes activités de l’entreprise. Il peut ensuite définir des sources d’économies potentielles, en prenant en considération la lumière naturelle ou en utilisant des détecteurs de présence. « Souvent on va plus loin que simplement changer des luminaires. Cela entre dans le contrat de performance », souligne le directeur de la communication chez Signify.

L’entreprise néerlandaise propose aussi de l’éclairage connecté, qui permet de gérer à distance, via un cloud, l’utilisation et la puissance des luminaires en fonction des besoins. Au final, le client paie une cotisation mensuelle pendant la durée du contrat, entre cinq et dix ans. Mais dès la première année, il serait gagnant. « La consommation d’énergie peut diminuer jusqu’à 60 voire 80 % par rapport à l’installation antérieure, en termes de kilowattheures consommés », assure Christophe Bresson. Signify se chargera aussi du recyclage des luminaires en fin de vie. « Nous avons intérêt à installer des produits avec une durée de vie optimisée. Par conséquent nous allons générer beaucoup moins de déchets », note Christophe Bresson. Ses premiers clients en France sont de grands groupes comme Air liquide et Nexans. Tous les industriels sont a priori ciblés. En revanche Signify s’intéresse moins au secteur tertiaire, qui met en jeu un processus de décision souvent tripartite entre le propriétaire du bâtiment, le gestionnaire et la société locataire. Le producteur mondial d’éclairage préfère s’adresser aux propriétaires utilisateurs, avec lesquels « le centre de décision est plus rapide ».