Circuler plus vert

Plombier en ville : forcément éco-mobile !

Les plombiers Rakor, entreprise créée en 2015 à Lyon, ne se déplacent que grâce à des véhicules électriques : triporteurs, vélos-cargos ou monoroues. Ils prêchent aussi la bonne parole auprès des autres artisans lyonnais, en leur ouvrant un atelier-démonstration. Entretien avec le fondateur, Benoît Quettier.

PAR CHRISTEL LECA - MARS 2023
Les plombiers Rakor se déplacent à vélo ou à triporteurs à assistance électrique. © Rakor Plomberie.

En 2012, Benoît Quettier se reconvertit dans la plomberie après être passé par le séminaire catholique de Lyon. Après un bilan de compétences et diplôme de plombier en poche, « j’essaie d’imaginer quel serait pour moi l’artisan de mes rêves : celui qui répond toujours au téléphone, explique ce qu’il entreprend après un diagnostic détaillé, justifie ses devis, sait communiquer sur les réseaux sociaux, bref : moderne, efficace et responsable. » Une gageure ? Peut-être, d’autant qu’il veut travailler à Lyon, ville dont il est « tombé amoureux » quelques années plus tôt. Mais cela s’avère compliqué : embouteillages, difficultés pour se garer, fournisseurs en périphérie, matériaux lourds à transporter… Un véhicule est indispensable, mais contraignant : il cherche inlassablement le plus approprié.

Le véhicule idéal

« À l’époque, les ZFE étaient en gestation, explique-t-il. J’avais conscience qu’il faudrait trouver à moyen terme d’autres moyens de transport que la traditionnelle camionnette. J’ai longtemps cherché, testé, discuté avec mes confrères et fournisseurs… Jusqu’à trouver le véhicule idéal un mois seulement avant l’ouverture de mon entreprise, Rakor Plomberie. »

Dans ses pérégrinations, il rencontre Gérard Têtu, inventeur du Freegônes, un triporteur à assistance électrique pour les professionnels, dont il teste la version bêta puis achète le second exemplaire mis sur le marché. « J’ai essuyé les plâtres, reconnaît-il. Il a fallu de nombreux réglages et améliorations : la vitesse, longtemps limitée, les essieux, au début incapables de supporter le poids des matériaux à transporter, ou le différentiel [ndlr : différence de rotation entre la roue avant et arrière], fragile dans les côtes de la Croix-Rousse ou de Fourvière. » Optimisés, fiabilisés, les Freegônes sont désormais bien adaptés à une utilisation professionnelle, « d’autant qu’ils sont aujourd’hui fabriqués en série par Renault Trucks », depuis peu associé à l’entreprise de Gérard Têtu, Kleuster.

Une expérience duplicable

À la tête d’une entreprise de quatre personnes pour un chiffre d’affaires annuel de 410 000 euros, un ratio plutôt élevé dans son secteur, Benoît Quettier ne s’arrête pas là. Il veut faire passer le message auprès de ses confrères, notamment via son engagement auprès de la Confédération des artisans du bâtiment (Capeb), dont il vient d’intégrer le conseil d’administration lyonnais. Il crée ainsi un pôle de « conseils mobilités » dans son atelier où d’autres artisans essaient les véhicules qu’il utilise.

Il a aussi créé Smartiii, un service de livraisons sur chantier en une heure de matériaux et outils à destination des plombiers, à vélo-cargo, bien entendu. C’est pour lui une question de survie : « si l’on veut travailler en ville, il faut trouver de nouvelles façons de se déplacer. Mais on peut aussi s’installer en milieu rural et éviter les contraintes de circulation et de parking ! C’est un choix, et quelques habitudes à changer, comme se séparer de sa camionnette, marqueur social de taille dans le métier. Mon expérience est valable pour beaucoup de professions : elle est duplicable dans toutes les grandes agglomérations, d’autant que les métropoles accompagnent les artisans en ce sens. »

Une flotte exclusivement électrique

Rakor Plomberie possède quatre vélos-cargos, trois triporteurs Freegônes et deux monoroues, appelées aussi giroroues, qui se composent d’une roue entourée de deux plateformes sur lesquelles l’utilisateur, en position debout, pose ses pieds. Les triporteurs sont commercialisés au prix de 18 000 € HT ou 300 €/mois sur 60 mois en option d’achat. Ils consomment, selon le fondateur, entre 0,50 et 1 euro d’électricité par jour.

Zones à faible émission (ZFE)

Appelées Zones d’actions prioritaires pour l’air (Zapa) dans la loi Grenelle 2 (2010), les ZFE ont été peu expérimentées en France, jusqu’à la loi d’Orientation des mobilités (dite Lom, 2019) qui oblige les grandes agglomérations à restreindre la circulation des véhicules les plus polluants si la qualité de l’air sur leur territoire dépasse régulièrement les normes en vigueur. La loi Climat (2021) les rend obligatoires d’ici fin 2024 dans les agglomérations métropolitaines de plus de 150 000 habitants. Expérimentées en Suède depuis 1996, elles sont aujourd’hui mises en œuvre dans treize pays européens et onze métropoles françaises. Plus d’infos Ici.

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