Reims conseille les entreprises

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Dans le cadre du décret tertiaire, il existe des leviers pour accompagner la rénovation des entreprises disposant de locaux de plus de 1 000 m². Néanmoins, il est indispensable d’aider les structures qui n’ont pas nécessairement d’objectifs réglementaires. « Certains métiers comme les boulangers, sont complètement étranglés par la hausse des factures d’énergie. L’objectif consiste à trouver avec eux les moyens de réduire cette pression », explique Michel Zaegel, chef de service stratégie et planification à la communauté urbaine du Grand Reims. La collectivité a ainsi lancé en début d’année, avec la chambre des métiers de l’artisanat de la Marne, le service Perf’Énergie. Destiné aux TPE, aux PME, ainsi qu’aux artisans et commerçants du territoire, celui-ci vise à optimiser les performances énergiques.

Diagnostic énergique

Pour bénéficier de ce nouveau service, les entreprises éligibles peuvent joindre directement un conseiller via des permanences, ou remplir un formulaire en ligne. Le premier échange concerne principalement les besoins et fournit de l’information générique, puis le conseiller se rend sur site afin d’étudier comment l’entreprise travaille. Le diagnostic Perf’Énergie porte sur trois niveaux, à commencer par le bâtiment (enveloppe, éclairage, système de chauffage, etc.). « Cette étape est complexe, car certaines entreprises, notamment les commerçants, ne sont pas toujours propriétaires de leur local. Il faut alors travailler avec le propriétaire et regarder quels sont les travaux à la charge de l’occupant », indique Michel Zaegel.

Le conseiller analyse ensuite le fonctionnement de l’entreprise : usages, créneaux horaires, contrats, etc. Il va par exemple identifier si un système de régulation a été installé pour baisser la température et si les éclairages sont bien tous éteints la nuit. Parfois, les entreprises peuvent également obtenir des gains en s’attaquant simplement à leurs contrats de fourniture d’énergie. « Cela peut concerner un contrat pour lequel de fortes puissances ont été souscrites en raison d’importants besoins, mais que l’entreprise n’a pas modifié alors qu’elle a diminué ses consommations », assure Michel Zaegel. La dernière étape du diagnostic porte sur le procédé en lui-même, en particulier lorsque celui-ci consomme beaucoup d’énergie. Elle consiste à déterminer, avec les entreprises, un éventuel passage vers un outil de production plus performant.

Conseils personnalisés

Une fois le diagnostic terminé, un rapport est rédigé et expliqué au dirigeant. Il contient des conseils personnalisés sur les trois niveaux et, pour le passage à l’acte, une orientation vers les dispositifs d’aide nationaux ou régionaux qui peuvent d’ailleurs se combiner entre eux dans certains cas. « Perf’Énergie s’adosse également aux dispositifs d’aide à l’investissement productif mis en place par le Grand Reims pour financer un outil de travail, ainsi qu’aux aides à l’immobilier s’il s’agit de projets de rénovation et aux aides pour l’acquisition de locaux (avec des critères de sobriété énergétique) », précise Michel Zaegel.

Depuis la montée en puissance du service, 674 contacts ont été pris et 120 ont fait l’objet d’un premier niveau d’information personnalisée. Toutefois, seuls 16 contacts ont abouti à un diagnostic complet. « Beaucoup d’entreprises sont encore fatalistes quant à l’augmentation de leurs factures, ou sont persuadées que les investissements sont trop importants, malgré les aides. » Le bouche-à-oreille doit encore faire son œuvre.