Apprendre des autres

Rennes : les marchandises parcourent le dernier kilomètre à vélo

À Rennes, Les Triporteurs Français, DB Schenker, Stef, K-Ryole et FlexiModal ont su mutualiser leurs efforts pour assurer la livraison de marchandises en centre-ville via des vélos triporteurs, en lieu et place des camions. Explications avec Fabrice Marteaux, directeur général des Triporteurs Français.

PAR ARNAUD WYART - MAI 2025

Quand est née cette idée de collaboration ?

Fabrice Marteaux : Le projet a été initié par Les Triporteurs Français il y a une dizaine d’années. Avec les entreprises de logistique Stef et DB Schenker, nous souhaitions mettre en place de la cyclologistique pour décarboner les livraisons en centre-ville. K-Ryole et FlexiModal, spécialistes de la cyclologistique, nous ont rapidement rejoints. Au démarrage, le but consistait à faire un essai. Ce type de coopération n’existait pas encore à l’époque.

Le montage du projet a-t-il été simple ?

FB : Comme tout projet, cela a nécessité de la préparation et nous avons dû nous adapter aux besoins de nos clients, car c’est eux qui ont mis en place l’organisation, mais le processus a été assez rapide. Nous avons commencé avec un nombre limité de points de livraison, puis l’activité est montée en puissance petit à petit. La mise en œuvre d’un projet de ce type n’est pas compliquée. Il faut surtout une volonté humaine, à la fois des fournisseurs et des clients.

Comment fonctionne votre solution ?

FB : Nous disposons d’un entrepôt en centre-ville de Rennes, dans lequel nous stockons le matériel. Celui-ci est également équipé d’une chambre frigorifique. Des produits frais et secs y sont livrés chaque matin par Stef et DB Schenker. Après les avoir triés, nous les livrons en triporteur à des restaurateurs et des commerçants du centre-ville, en utilisant les remorques de K-Ryole et de FlexiModal, toutes deux équipées de caisses isothermes.

Quel est le bilan après dix ans d’activité ?

FB : Notre modèle fonctionne très bien. Désormais, DB Schenker nous livre en moyenne 80 tonnes de marchandises tous les mois. Pour Stef, ce sont 10 tonnes. Concernant la réduction des émissions de CO2, nous ne disposons pas de chiffres, mais l’impact est réel, d’autant que ces marchandises étaient auparavant livrées par camion. À cet égard, le modèle intéresse les collectivités et les professionnels, car il permet d’accéder aux nouvelles zones à trafic limité, ainsi qu’aux zones à faibles émissions. La métropole de Rennes, qui nous a aidés dans l’organisation, suit notre activité de près, car elle a justement mis en place une zone à trafic limité.

Avez-vous prévu de répliquer votre modèle ailleurs ?

FB : Nous avons déjà installé un système similaire à Paris en novembre 2024, uniquement avec DB Schenker, cette fois pour assurer la livraison quotidienne d’environ 2 tonnes de colis auprès d’entreprises (dans les secteurs médicaux et paramédicaux, l’hôtellerie-restauration, etc.) et de particuliers. 150 points sont ainsi livrés chaque jour à vélo, triporteur ou biporteur, depuis un entrepôt situé dans le nord de la ville. Nous comptons par la suite déployer des solutions dans d’autres métropoles, notamment celles de Toulouse et de Lyon.

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