Passer aux renouvelables

Soleil et chaleur maison pour Joubert productions

Spécialisée dans les textiles techniques, la PME Joubert productions a d’abord investi dans des panneaux photovoltaïques avec vente totale au réseau, puis dans une installation en autoconsommation. Elle conçoit aussi ses machines pour pouvoir récupérer la chaleur fatale.

PAR CAROLE RAP - JUILLET 2022
En 2011, Joubert productions installe 350 kW de panneaux photovoltaïques sur les toits de son site d’Ambert, où se trouvent à la fois une usine et le siège social. ©DR

En 1928, le paysan Auguste Joubert utilise la force d’un cours d’eau pour installer des métiers à tresser sur sa propriété d’Ambert dans le Puy-de-Dôme. Cordons, lacets, puis élastiques, sandows : peu à peu, l’entreprise familiale s’industrialise. Employant aujourd’hui 220 salariés, Joubert productions fournit aussi le marché automobile avec ses textiles techniques (filets de rangements, sangles d’articulation des sièges de voiture, etc.) Des années 60 à 2000, deux turbines hydrauliques génèrent une partie de son électricité. De fil en aiguille, la PME passe de l’eau au soleil. Trop coûteuses à entretenir, les turbines sont délaissées au profit de l’énergie solaire. En 2011, Joubert productions installe 350 kW de panneaux photovoltaïques sur les toits de son site d’Ambert, où se trouvent à la fois une usine et le siège social. L’entreprise choisit de revendre l’électricité à EDF en l’injectant sur le réseau. En 2020, elle fait ajouter d’autres panneaux solaires sur les toitures du site encore disponibles, pour un total de 331 kW. Cette fois, le choix économique se porte sur l’autoconsommation avec revente du surplus. « Notre approche est très pragmatique. Il faut que cela soit pertinent du point de vue économique, avec un retour sur investissement qui soit à nos yeux supportable », explique Thomas Paillard, directeur général de Joubert productions, qui fait partie de la communauté du Coq vert de Bpifrance, ainsi que de l’initiative French Business Climate Pledge.

Nombreux projets solaires

Selon ses calculs, la première installation photovoltaïque avec vente de l’électricité a permis un retour sur investissement (ROI) de 10 ans. La seconde installation a été dimensionnée pour un taux d’autoconsommation de plus de 90 %. L’usine fonctionne en effet 5 jours sur 7, onze mois par an. Le ROI a été estimé à 9 ans. Dans les deux cas, les centrales ont été financées par du crédit bancaire classique. « Nous réfléchissons à mettre des panneaux photovoltaïques sur les toits d’autres sites. Au Cheylas, en Isère, où nous avons des bureaux et un entrepôt, ce serait pour faire de la revente sur le réseau car la consommation électrique est marginale. À Peschadoires, ce serait en autoconsommation car il y a un site de découpe emboutissage qui a besoin d’électricité », explique Thomas Paillard. Les études ont été réalisées, les fournisseurs identifiés. Reste à mettre en place le financement et à faire l’installation. « D’ici 2023 », espère le directeur général qui pour le moment doit gérer les problématiques liées à son cœur de métier, dans un contexte d’allongement des délais des transport internationaux et d’augmentation des coûts. « Actuellement, ce qui est prioritaire, c’est de trouver d’autres sources pour les matières premières et d’arriver à produire dans les délais », souligne-t-il. Joubert productions aimerait aussi équiper en photovoltaïque ses sites en Malaisie, au Maroc et en Tunisie, mais les barrières juridiques sont trop importantes. « En termes d’autorisations et de raccordement, c’est très compliqué. Ce n’est pas encore aussi mature qu’en France », estime Thomas Paillard.

Récupération de chaleur « maison »

Joubert productions s’est aussi lancé dans la récupération de chaleur. « La chaleur générée par nos métiers, par exemple pour réchauffer de la colle, est aspirée et recyclée sur des machines qui permettent de sécher des pièces, de chauffer d’autres ateliers ou bien des stocks de matières premières qui doivent être à chaleur constante, sans humidité, comme la gomme naturelle par exemple », explique le directeur général Thomas Paillard. C’est la PME elle-même qui a mis au point ses procédés de récupération de chaleur (systèmes d’aspirateurs, de sas vides, de caissons…). Elle s’est appuyée pour cela sur son savoir-faire dans la conception de ses propres machines industrielles.

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