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Sondage : la transition écologique, une priorité des Français
Tandis que l’artisanat du bâtiment est à la peine, plus de neuf Français sur dix considèrent que la rénovation énergétique du logement est un levier prioritaire pour mener à bien la transition écologique, selon le 2e baromètre Caisse d’Epargne sur ce thème. Qu’en pensent les artisans ?

« 78 % des Français restent préoccupés par la transition écologique, malgré un léger recul face à d’autres priorités, comme l’inflation ou le pouvoir d’achat (82 % en 2024) », constate Caisse d’Épargne dans son 2ᵉ baromètre de la transition écologique. Réalisée par Harris Interactive en novembre 2024 auprès d’un échantillon de 1 034 personnes, l’enquête a été publiée fin janvier.
L’amélioration de l’habitat, un sujet important
Caisse d’Épargne a également demandé aux sondés ce qu’ils devraient changer en priorité pour contribuer à la transition écologique. Premier levier choisi par 94 % des répondants : modifier son alimentation. Puis vient le changement d’habitat pour 92 % des sondés, à travers notamment l’isolation et la rénovation du logement. Un levier jugé « important » par la moitié d’entre eux (46 %) et même « prioritaire » par l’autre moitié (46 %), soit pour ce dernier critère une progression de 5 points par rapport au 1er baromètre Caisse d’Épargne publié en 2024. Les autres changements préconisés dans le baromètre Caisse d’Épargne pour contribuer à la transition écologique sont, dans un ordre d’importance décroissant : la consommation en général (hors alimentation), la mobilité, l’usage du numérique et les choix en matière de finance.
La rénovation ralentit
« Certes, nous nous réjouissons que la rénovation du logement soit jugée prioritaire ou importante par neuf Français sur dix. Mais nous déplorons que les particuliers n’investissent plus comme avant dans ce domaine. Sur l’année 2024, l’artisanat du bâtiment enregistre une baisse d’activité de -0,5 % sur le segment de l’entretien et de la rénovation. Cette baisse est même de -1,5 % sur le dernier trimestre 2024. Et la tendance se confirme au premier trimestre 2025 », analyse Jean-Claude Rancurel, président des métiers de la couverture plomberie chauffage de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).
À noter que la réduction d’activité de l’artisanat du bâtiment est encore plus forte sur le segment de la construction neuve (-8,5 % en 2024, dont -13 % au quatrième trimestre). Autre enseignement du baromètre Caisse d’Épargne : les entreprises ayant une forte composante locale sont celles qui inspirent le plus confiance aux personnes interrogées pour mener à bien la transition. « Faire appel à un artisan local permet de maintenir une économie de proximité. C’est la bonne façon de faire des travaux au meilleur prix », acquiesce Jean-Claude Rancurel.
Financer ménages et PME
Cependant, le coût financier constitue le principal frein à la réalisation de projets liés à la transition écologique. 64 % des répondants l’ont cité (plusieurs réponses possibles), avec un poids encore plus élevé dans les zones rurales (78 %). Caisse d’Épargne a profité de ce sondage pour tester l’utilité des prêts pour les travaux de rénovation énergétique du logement et pour lancer son propre prêt immobilier à impact dédié aux particuliers, pour les logements ayant un diagnostic de performance énergétique (DPE) entre E et G.
« Le reste à charge est élevé pour les ménages. C’est très important qu’il y ait des prêts bancaires pour le financer, sachant que les annuités seront couvertes en partie, voire en totalité, par les économies d’énergie réalisées. Mais il serait bien aussi que les banques avancent le montant des aides à percevoir, pour le soustraire ensuite du prêt lorsque ces aides sont versées. Les petites entreprises n’ont pas les reins assez solides pour faire cette avance », souligne Jean-Claude Rancurel. Sera-t-il entendu ?