Apprendre des autres

Transition écologique, le CJD accompagne ses adhérents

Emeric Oudin a été élu président du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) en 2020 pour un mandat de 2 ans non renouvelable. Il dirige Axe-environnement, une PME située dans l’Aube qui propose des solutions techniques aux agriculteurs et viticulteurs permettant de mieux utiliser les produits phytopharmaceutiques.

PAR CAROLE RAP - JUILLET 2021
Emeric Oudin président du Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise. ©CJD

Sur le site du CJD, il est question de « bâtir des entreprises plus durables ». Comment cela se traduit-il concrètement ?

Par de l’accompagnement et de la formation. Nous essayons par exemple de vulgariser le bilan carbone auprès de tous nos adhérents. Ce n’est pas simple car ce sont des entreprises très hétérogènes en termes d’activités. Leurs impacts environnementaux peuvent être faibles ou au contraire élevés. De plus, comme il s’agit à 98 % de TPE-PME, certaines ont les moyens d’y consacrer du temps, d’autres beaucoup moins. Nous développons des outils facilitants pour leur permettre d’y aller graduellement. En Bretagne, nous expérimentons un diagnostic de l’empreinte carbone codéveloppé par un adhérent, Régis Janvier, fondateur de Karbon Ethic. À Poitiers ou Annecy, sous l’impulsion des présidents de section, toutes les entreprises membres se sont engagées à effectuer leur bilan carbone. Quant aux mesures à prendre, c’est du cas par cas car elles doivent être adaptées à chaque business model : financer l’utilisation du vélo, organiser le covoiturage, installer des panneaux solaires, etc.
En septembre, nous lançons une formation de 2 jours sur la mise en œuvre de la transition écologique dans l’entreprise. La première journée sera dédiée à une prise de conscience. La seconde journée portera sur les bonnes pratiques environnementales à mettre en place, les méthodes permettant d’engager nos collaborateurs, les actions à entreprendre pour aller plus loin. Son coût sera de 300 € HT par jour, comme pour la plupart de nos formations.

Qu’est-ce qui freine les entrepreneurs à s’engager davantage dans la transition écologique ?

Le premier frein est économique. Quand des difficultés économiques surviennent, vous mettez toute votre énergie pour que votre entreprise gagne de l’argent. En revanche, le coût de la transition énergétique n’est pas un frein en soi car il existe une multitude d’aides. Mais la difficulté est d’y voir clair dans tous les dispositifs proposés. Un dirigeant qui travaille 12 heures par jour n’a pas toujours le temps de chercher des aides pour améliorer son impact sur l’environnement. Je prône le guichet unique, un interlocuteur pouvant nous orienter vers les différents dispositifs existants entre l’Ademe, Bpifrance, l’État, les Régions, les Départements, les directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS), etc. Un autre frein est celui de la conviction. Au CJD, la plupart sont convaincus mais je croise d’autres dirigeants qui ne feront pas de transition s’ils n’y sont pas contraints. C’est peut-être aussi une question de génération.

L’État incite les entreprises à faire leur transition écologique en leur expliquant que c’est rentable. Qu’en pensez-vous ?

Selon moi, il est impératif de raisonner sur des modèles différents et de ne pas toujours associer bonnes pratiques environnementales et croissance. Le PIB ne mesure que la performance à croître et à consommer. Il faut trouver des modèles pour consommer mieux mais moins, et chercher d’autres indicateurs, comme la qualité de l’environnement, le bien-être social, etc. Peut-on juger les résultats financiers d’une entreprise alors que ses collaborateurs sont en burn-out ?

Profil du CJD

Le CJD est une association de 5 200 adhérents en France auxquels s’ajoutent 500 autres répartis dans le monde. 30 % sont des femmes. La moyenne d’âge est de 42 ans. « On peut être jeune dirigeant à 50 ans lorsqu’on vient de racheter une entreprise. Mais on ne peut pas prendre de responsabilités au sein de l’association après 48 ans », explique Emeric Oudin, son président actuel. Les entreprises membres sont à 98 % des TPE-PME (moins de 50 salariés). Le CJD est composé de 118 sections autonomes sur les territoires.

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