Un dispositif pour débuter sa décarbonation

Mis en place début 2021 et financé par l’Ademe, le Diag Décarbon’Action est réservé aux PME et aux ETI de moins de 500 salariés qui ne sont pas contraintes par la réglementation, mais qui souhaitent réaliser un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) et engager leur transition. Le dispositif est subventionné, avec un reste à charge de 4 000 € pour les PME et de 6 000 € pour les ETI. Pour en bénéficier, les entreprises ne doivent pas avoir effectué de bilan GES, à moins que celui-ci date de plus de cinq ans.

Si les conditions sont remplies, les entreprises peuvent contacter Bpifrance dans leur région, ou s’inscrire directement via le site diagdecarbonaction.bpifrance.fr. Une fois leur éligibilité validée, Bpifrance les met en relation avec un expert sélectionné pour ses qualifications en comptabilité carbone et ses références en accompagnement des PME sur les sujets décarbonation. « En général, nous proposons un expert qui travaille en proximité géographique et qui a déjà accompagné des entreprises du même secteur d’activité », indique Hélène Quillien, cheffe de projet Diag’Action Climat chez Bpifrance.

Du bilan au plan d’actions

La première phase consiste à dresser le bilan des émissions de GES sur l’ensemble de la chaîne de valeur, c’est-à-dire les scope 1 (émissions directes), 2 (émissions indirectes liées à l’énergie, hors du site de l’entreprise) et 3 (émissions indirectes sur lesquelles l’entreprise n’a pas la main). « L’expert collecte toutes les données nécessaires et réalise le bilan avec des outils conformes à la réglementation. Il utilise la plupart du temps la méthode “bilan carbone”, conçue par l’Ademe et aujourd’hui portée par l’Association pour la transition bas-carbone », précise Hélène Quillien.

Après avoir identifié les postes les plus émetteurs, l’objectif consiste à construire, avec l’entreprise, un plan de réduction des émissions, en se concentrant sur ces postes, mais également sur certaines actions essentielles de sensibilisation et d’engagement des salariés. Pour cela, des ateliers thématiques sont mis en place (discussions, proposition des salariés), puis l’expert va formaliser les bases du plan (définition d’un porteur du sujet en interne, mise en place d’indicateurs de suivi, etc.).

La troisième phase, elle, vise à aider les entreprises à communiquer et à enclencher une ou plusieurs premières actions. « Des documents fournis leur permettent de communiquer sur leur démarche auprès des salariés, ainsi que des clients, de plus en plus demandeurs de preuves de mise en transition », assure Hélène Quillien. « Cela peut aussi être l’occasion d’engager un dialogue avec les fournisseurs, le scope 3 (achats, immobilisation des biens, transport, fin de vie de produits commercialisés, etc.) représentant en moyenne 93 % des émissions. » Au total, les trois phases représentent 12 jours de conseil et d’accompagnement s’étalant sur une durée d’environ 6 mois.

1 600 entreprises accompagnées

Depuis le lancement du Diag Décarbon’Action, plus de 1 600 entreprises ont été accompagnées sur l’ensemble du territoire. « Toutes les structures se penchent sur leur décarbonation, notamment les grands comptes, avec un impact sur les PME fournisseurs. La partie RSE est de plus en plus importante en interne et cela concerne tous les secteurs d’activité. Néanmoins, la méthode de calcul n’est pas évidente à mener. En accompagnant les entreprises novices, on permet la mise en place de bases solides pour piloter la transition et la décarbonation », explique Hélène Quillien.

En termes d’actions mises en œuvre, beaucoup d’entreprises se concentrent sur la politique d’achat responsable, l’écoconception, la sensibilisation ou encore l’optimisation des flux logistiques. Concernant l’énergie, les actions portent souvent sur des solutions telles que la récupération de chaleur, le passage aux LED, l’installation de capteurs de présence, etc. À titre d’exemple, une PME du secteur de la santé disposait de procédés très consommateurs, principalement de gaz naturel. Le Diag Décarbon’Action lui a offert la possibilité d’adopter une solution de pilotage pour maîtriser sa consommation et d’envisager, à terme, l’investissement dans des équipements plus performants.