Passer aux renouvelables
Un montage public-privé pour des ombrières solaires
Dans la Biovallée de la Drôme, la PME de recyclage automobile GPA s’est associée à des collectivités locales et à Engie Green pour installer 8 MW d’ombrières photovoltaïques protégeant les carcasses de voitures.
Les ombrières solaires sont nées d’une rencontre entre des élus de la Biovallée et les dirigeants de l’entreprise familiale GPA. Implanté à Livron, dans la Drôme, GPA est connue pour recycler des véhicules en fin de vie afin de les revendre en pièces détachées. Cette activité d’économie circulaire correspond à l’esprit de la Biovallée, association drômoise d’acteurs territoriaux qui s’efforcent de promouvoir des pratiques de développement durable accessibles à tous. C’est Jean-Marc Bouvier, maire de Montoison et vice-président à la transition écologique de la communauté de communes Val de Drôme, qui est venu suggérer à GPA d’installer des ombrières photovoltaïques. « Après réflexion, je n’y ai vu que de belles opportunités », se souvient Johan Renaud, directeur opérationnel de l’entreprise. Avantage économique pour la PME, les milliers de carcasses de voitures stationnées sur le site sont protégées des intempéries susceptibles de les dégrader davantage grâce aux 4 hectares de modules solaires. Les pièces détachées d’occasion seront d’autant mieux valorisées.
Projet territorial
Avantage environnemental, « en ne ruisselant plus sur les carcasses, l’eau de pluie ne se charge plus en hydrocarbures. Ce sera plus facile de traiter cette eau avant de la rejeter en milieu naturel », explique Johan Renaud. S’y ajoute un intérêt sur le plan local. Pour cette PME fondée par les grands-parents de Johan Renaud, les ombrières solaires représentent aussi « l’occasion de rendre au territoire de la Biovallée ce qu’il nous avait donné, car il nous a accueilli et permis de nous agrandir », assure le directeur opérationnel de GPA. La communauté de communes Val de Drôme, partenaire de la Biovallée, détient 35 % de la centrale photovoltaïque via sa SEM V2D. Campées de manière visible entre l’autoroute A7 et la Nationale 7, les ombrières renforcent l’image de la Biovallée, qui sur son site Internet affiche son ambition d’être « un éco-territoire de référence ». Raccordées en janvier 2022, elles vont surtout fortement contribuer à la production d’énergies renouvelables du territoire. Et permettre aux collectivités sur lesquelles elles sont implantées, de bénéficier d’une taxe locale sur la production d’électricité. « Il y également un intérêt pour les citoyens, car ils ont pu participer au financement », précise Johan Renaud. Sur un investissement total de 11,4 millions d’euros, 400 000 € ont été ouverts au financement participatif sous forme d’obligations convertibles à travers la plateforme Enerfip. Pouvaient participer les habitants de la Drôme et des départements limitrophes, ainsi que les salariés de GPA à hauteur de 10 %, soit 40 000 €. En perspective, un rendement financier de 5 % pendant quatre ans.
Montage du projet
La centrale photovoltaïque de 7,76 MW est détenue à 35 % par la SEM V2D (société d’économie mixte Val de Drôme Développement), outil financier de la communauté de communes pour soutenir la production d’énergies renouvelables. GPA a conservé 5 % du capital. Les 60 % restants se partagent entre les deux professionnels des énergies renouvelables qui ont accompagné le projet : 40 % pour Engie Green grâce à son acquisition du groupe Langa en 2018. Et 20 % à Amarenco via son rachat de la société montilienne Synergetik en 2020. GPA a signé un bail emphytéotique de 30 ans avec la société de projet de la centrale, GPA énergie. L’électricité est revendue dans les conditions fixées par l’appel d’offres national de la Commission de régulation de l’énergie 4.2 (CRE) dont le projet est lauréat. La mise en place du financement citoyen permet au projet d’obtenir une bonification tarifaire de 3 € par MWh produit. Production attendue : 10,059 GWh par an.