Engager sa transition
Une école du solaire en Vendée
De nouvelles formations autour du photovoltaïque, pour la pose et l’ingénierie, ont ouvert ou vont ouvrir au Cnam et au BTP CFA de La Roche-sur-Yon. L’objectif est désormais d’attirer les candidats.

30 000. C’est le nombre d’emplois, directs et indirects, dont le secteur du solaire va avoir besoin en France d’ici à 2030, selon le rapport Comed (Compétences et métiers des énergies décarbonées) de l’association Evolen, qui rassemble des professionnels du secteur des énergies. Aujourd’hui, il manquerait environ 8 000 installateurs solaires et 20 % des recruteurs peinent à pourvoir les postes d’ingénieurs et de cadres. De quoi envisager une orientation ou une reconversion professionnelle. « En Vendée, et plus largement en Pays de la Loire, le constat est le même que sur tout le territoire hexagonal. Il y a une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le photovoltaïque, alors que la demande augmente. Les entreprises ont des difficultés à recruter et doivent former en interne, ce qui n’est pas aisé », résume Barbara Remond, responsable de développement au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) Pays de la Loire.
Pose et ingénierie
Des acteurs du secteur se sont donc constitués en groupe de travail en 2024 pour plancher sur des pistes de formation. Parmi eux, des entreprises privées, des établissements publics (Syndicat d’énergie et d’équipement de la Vendée et sa SEM Vendée Énergie), Atlansun (association qui regroupe les acteurs du solaire dans la région) et des établissements de formation (Cnam et BTP CFA de Vendée). « Il n’y avait pas de formation dédiée au photovoltaïque, donc l’idée a été d’axer là-dessus », explique Elie Ballester, délégué général d’Atlansun.
De nouvelles formations – rassemblées sous le vocable d’École du solaire – vont donc ouvrir à la rentrée 2025, d’une part pour la pose de panneaux photovoltaïques et d’autre part pour l’ingénierie de projets solaires. Côté Cnam, une licence professionnelle, en alternance, « Métiers de l’électricité et de l’énergie », avec une spécialité photovoltaïque (1 an) et une formation continue « Expert en photovoltaïque » (150 h) vont ainsi voir le jour. « La licence, en formation initiale, va permettre vraiment de rentrer dans le détail du dimensionnement de centrales, des études de marché… La formation continue s’adresse quant à elle à des personnes déjà en poste, par exemple dans des bureaux d’études, qui veulent acquérir une expertise complète sur l’ingénierie (dimensionnement, exploitation, maintenance) », détaille Barbara Remond. Dans le même ordre d’idée, des microcertifications (2 jours) seront aussi proposées (à distance à partir d’avril 2025) sur les techniques et réglementations du dimensionnement photovoltaïque, pour les professionnels installés.
Comment attirer ?
« Côté BTP-CFA de Vendée, un parcours a ouvert en 2023 (deux promotions déjà sorties, 8 personnes) pour former notamment au métier d’installateur, via le Certificat de spécialisation niveau 4 Technicien en énergies renouvelables, en un an. Il s’adresse notamment à des titulaires du bac pro Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés ou du brevet professionnel électricien et à des demandeurs d’emploi en reconversion », détaille David Ferrand, adjoint au BTP-CFA. Les salariés dans les domaines du BTP (couvreurs, électriciens notamment) peuvent aussi se former sur des temps courts au métier d’installateur de panneaux solaires.
Les formations existent, il va falloir maintenant trouver les futurs formés. « Ce n’est pas simple, nous avons ainsi dû annuler la promotion qui devait débuter en janvier faute de candidats, admet David Ferrand. Si nous avons une grosse demande et une attente des entreprises du territoire, il est compliqué d’attirer. Nous avons un taux de chômage en Vendée plus bas que la moyenne nationale, et côté jeunes en période d’orientation, il est nécessaire d’aller expliquer ce que sont ces métiers, leurs spécificités, etc., dans les collèges et lycées. »
« Ces métiers sont encore assez peu connus, il nous faut montrer les parcours possibles, le panel (installateur, chef d’équipe, ingénieur spécialisé en dimensionnement…), et aussi convaincre les parents, quand il s’agit d’attirer les plus jeunes, que les débouchés sont bien là ! » abonde Elie Ballester. À terme, l’idée est aussi d’élargir les formations au solaire thermique.