Circuler plus vert
Une entreprise de transport engage la transition de sa flotte
À Noé, en Haute-Garonne, Transports Chetcuti a entamé sa transition il y a cinq ans. Outre la pratique de l’écoconduite, l’entreprise a d’abord cherché à réduire les trajets à vide des camions. Elle est ensuite passée aux carburants alternatifs et a acquis des véhicules GNV. Explications.
Fondée il y a cinquante ans, l’entreprise familiale Transports Chetcuti est spécialisée dans le secteur du BTP. Elle dispose d’une flotte de 130 véhicules, dont une moitié de tracteurs routiers (des semi-remorques 44 tonnes) et une moitié de camions porteurs (bennes et toupies). Sa transition a commencé il y a environ cinq ans, dans le cadre de la reprise de la société par le petit-fils Chetcuti qui souhaitait insuffler une nouvelle dynamique.
Les premières actions ont porté sur la limitation des trajets à vide des camions, avec le déploiement de véhicules de liaison pour transporter les chauffeurs. « Cela permet aux camions de rester plus longtemps sur les chantiers et d’éviter des retours au dépôt inutiles. Des véhicules légers, notamment électriques, assurent les navettes », explique Charles Bertin, responsable administratif et financier des Transports Chetcuti. Un premier chauffeur-formateur a également été embauché par l’entreprise afin de mettre en œuvre la pratique de l’écoconduite et d’accompagner les nouveaux usages. L’écoconduite a d’ailleurs été rapidement généralisée via l’embauche d’un deuxième chauffeur-formateur.
En outre, l’entreprise a opté pour l’utilisation du B30, un biodiesel composé à 70 % de gazole et à 30 % d’ester méthylique d’huile végétale (EMHV). « Ce carburant alternatif est le plus simple à utiliser, car il ne nécessite pas de modification au niveau des véhicules diesel. Il s’agit d’une solution intéressante pour réduire les émissions de CO2, avant de passer sur de nouveaux moteurs et de nouveaux types de réservoirs. »
Labellisation Objectif CO2
Quelque temps plus tard, l’entreprise a lancé un projet de station multi-énergies impliquant un investissement de 1,5 million d’euros. Mise en service en juillet 2023 et ouverte au public, celle-ci n’intègre pour le moment que du GNV et du bioGNV. Les premiers camions GNV, eux, sont arrivés peu de temps après. « Nous disposons actuellement de cinq tracteurs. Leur nombre sera prochainement doublé. Par ailleurs, notre flotte comporte six porteurs GNV », indique Charles Bertin. En matière de carburants alternatifs, le B30 atteint désormais 50 % de leur consommation de gazole. Cette année, l’entreprise est également passée au B100 (carburant 100 % végétal). Outre l’achat de dix camions compatibles, deux cuves ont été installées sur le site principal de l’entreprise et sur un site distant.
Par ailleurs, la société envisage l’achat de camions électriques et la station multi-énergies permettra prochainement leur recharge rapide. À ce titre, elle compte déployer à terme des panneaux solaires en toiture dont une partie sera autoconsommée. Une première installation prendra place sur un nouveau hangar en 2025, mais l’électricité produite sera totalement vendue. En effet, le prix des poids lourds électriques est encore trop élevé. « Il nous est impossible de répercuter le surcoût. Cela est moins difficile avec le GNV grâce à l’amortissement fiscal et la possibilité d’avitaillement sur site », assure Charles Bertin.
En matière de résultats, Transports Chetcuti a obtenu le label Objectif CO2 en décembre 2022, notamment grâce à l’utilisation du B30. « Nos chauffeurs-formateurs ont également constaté une amélioration des performances au niveau des camions et de la conduite. En raison de l’augmentation des prix de l’énergie, l’impact financier est limité, mais notre investissement formation est amorti. »