Installer des infrastructures de recharge adaptées aux flottes

De plus en plus d’entreprises ont intégré l’objectif d’électrification massive des véhicules légers. Néanmoins, la transition des flottes est complexe, notamment en ce qui concerne les infrastructures de recharge, d’autant plus pour les TPE et les PME qui ne disposent pas de gestionnaire de flotte ou d’une équipe dédiée. C’est la raison pour laquelle l’Avere-France a publié, l’an dernier, le guide Comment électrifier sa flotte de véhicules ?, basé sur des retours d’expérience d’entreprises. En matière de solutions de recharge, ce document préconise une réflexion poussée en amont, ainsi qu’une planification. « Une entreprise doit d’abord réaliser un bilan de son fonctionnement et de ses usages, avant de choisir des véhicules électriques et une solution de recharge adaptée. Pour optimiser sa transition, qui peut d’ailleurs, dans un premier temps, porter uniquement sur des véhicules prioritaires, elle doit intégrer l’ensemble des salariés », assure Clément Molizon.

Principaux éléments à prendre en compte

Le bilan porte sur l’identification d’éléments tels que les caractéristiques techniques des véhicules (100 % électrique, hybride rechargeable, etc.), les usages de la flotte (véhicules de fonction ou de service), ou encore les lois de roulage en cas de location longue durée, c’est-à-dire le kilométrage moyen mensuel maximum qu’un véhicule est censé parcourir dans le cadre du contrat.

À ce titre, la question de l’autonomie quotidienne est déterminante. « Pour un véhicule de service qui va rester sur le parking de l’entreprise ou d’un entrepôt tous les soirs, par exemple, on peut très bien imaginer une recharge lente et quasiment complète de la batterie durant la nuit, puis une consommation pendant la journée », indique Clément Molizon. Si certains véhicules doivent rouler davantage que leur autonomie sur une journée, il faudra alors se tourner vers une solution de recharge rapide, directement au sein de l’entreprise (via l’installation d’une borne) ou à l’extérieur (dans des stations de recharge situées à proximité). « Tout va dépendre des besoins de l’entreprise et de sa flotte. D’ailleurs, cette réflexion peut aussi être l’occasion de remettre en question des pratiques qui ne nécessitent pas réellement une flotte motorisée », précise Clément Molizon.

La question du foncier

En outre, l’entreprise doit tenir compte de la disponibilité du foncier et de l’énergie. « Loue-t-elle son parking ou en est-elle propriétaire ? De quelle puissance dispose-t-elle dans son parking ? Peut-elle intégrer de nouveaux usages via la recharge ? La réflexion sur les solutions (puissance, nombre de bornes, etc.) dépend ensuite du type de véhicule », explique Clément Molizon. Il est par exemple possible d’installer les bornes chez les salariés, une solution intéressante, en particulier pour les entreprises qui ne disposent pas de parking.

En termes de déploiement et de coût, une PME peut également modifier ses usages afin que ses véhicules n’aient pas à être rechargés tous les soirs, ce qui évitera l’installation d’une borne pour chaque véhicule. « En cas d’usage intensif ou d’un besoin de garantie d’autonomie pour les longues distances, et lorsque cela est possible, il est préférable que les véhicules reviennent sur le site de l’entreprise, par exemple pendant la pause déjeuner et d’effectuer une recharge rapide avant de repartir », explique Clément Molizon. Dans tous les cas, les entreprises peuvent demander conseil aux installateurs de bornes. Ces derniers possèdent l’expertise pour les accompagner et les orienter vers les solutions et les puissances adéquates.