Financer sa transition

Passer à la chaleur renouvelable grâce au contrat territorial

En Bretagne, une PME du textile a été accompagnée dans le cadre d’un contrat de développement territorial des énergies renouvelables. Cela lui a permis de remplacer sa chaudière fioul par une chaudière bois à granulés et de réduire sensiblement le montant de ses factures énergétiques. L’opération a été financée à 60 % par le Fonds chaleur.

PAR ARNAUD WYART - MARS 2024
Les besoins de chaleur s’élèvent à 220 MWh utiles par an. La société a remplacé sa chaudière fioul par une chaudière bois de 150 kW. ©DR

Basé à Guidel dans le Morbihan, Le Minor conçoit et fabrique ses propres collections de vêtements marins. Afin de chauffer ses locaux, la PME utilisait une chaudière fioul d’une puissance de 200 kW. Arrivée en fin de vie, celle-ci coûtait cher en raison de pannes à répétition et n’assurait pas le confort des collaborateurs. En outre, elle ne pouvait pas chauffer l’extension du site prévue par l’entreprise. En 2021, alors que les travaux de l’extension avaient commencé, Le Minor a contacté l’agglomération de Lorient pour être accompagné dans le remplacement de la chaudière. La collectivité est en effet référente locale dans le cadre d’un contrat de développement territorial des énergies renouvelables, qu’elle a signé en 2017 (voir notre article de novembre 2022).

Via la société publique locale Bois Énergie Renouvelable (SPL BER), elle a pu orienter Le Minor vers l’installation d’une chaudière bois. À l’origine, l’entreprise s’était tournée vers une pompe à chaleur (PAC) air/eau, mais la pré-étude, réalisée en novembre 2021, a montré que le passage à une chaudière bois à granulés était plus pertinent. Par ailleurs, les PAC ne sont pas éligibles au Fonds chaleur en Bretagne. « Lors de ma visite, j’ai également constaté une surface confortable, de 38 m2, dans la chaufferie. Cela m’offrait la possibilité de créer un local pour la chaufferie bois, ainsi qu’un local silo pour stocker les granulés », explique Simon Charrier, chef de projet à la SPL BER.

Un montage rapide et fluide

Pour définir la consommation du site, Simon Charrier est parti des factures de fioul, puis il a calculé les déperditions de chaleur sur la partie extension qui était en travaux. « Les besoins de chaleur s’élèvent à 220 MWh utiles par an. L’idée a consisté à remplacer la chaudière fioul par une chaudière bois de 150 kW », précise-t-il. Le directeur général de l’entreprise a ensuite rapidement donné son accord pour poursuivre le projet. La SPL BER a d’abord accompagné, en juin 2022, Le Minor pour la consultation d’une maîtrise d’œuvre, dans le but de consolider la pré-étude et de réaliser le marché de travaux. Le prestataire a été sélectionné en décembre 2022 et la SPL BER a alors monté le dossier pour l’obtention d’une subvention à l’investissement. Le chantier a quant à lui été programmé de juin à octobre 2023, hors période de chauffe.

En termes de fonctionnement, la nouvelle chaudière est alimentée à 100 % par des granulés, sans appoint, ni secours. « Elle charge un volume tampon, soit deux ballons d’eau chaude de 1 500 litres chacun. La chaleur est ensuite transmise au circuit de chauffage. Ce tampon permet d’optimiser la chaudière bois, d’éviter les cycles courts de fonctionnement, ainsi que les mauvaises combustions », assure Simon Charrier. Un silo d’une capacité de 15 tonnes a également été créé à l’intérieur de l’ancienne chaufferie. Il permettra à l’entreprise de consommer environ 65 tonnes de granulés par an pour chauffer ses locaux.

75 tonnes de CO2 évitées par an

Le projet a nécessité un investissement de 110 000 € et une maîtrise d’œuvre d’un montant de 13 000 €. La subvention du Fonds chaleur, elle, s’élève à 74 500 €. De son côté, l’entreprise est satisfaite, six mois après la mise en service de l’installation : le confort est retrouvé et aucun problème n’a été rencontré. La PME a également vu ses factures énergétiques annuelles passer de 32 000 à 23 000 €. Enfin, la nouvelle chaudière lui permet d’éviter l’émission de 75 tonnes de CO2 par an. « Nous allons continuer à suivre le fonctionnement de l’installation pendant un an, notamment en contrôlant les compteurs d’énergie, afin que l’entreprise reçoive sa subvention (celle-ci étant conditionnée à l’atteinte des objectifs fixés de performance, ndlr) », indique Simon Charrier.

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